J’étais empereur de Chine

Auteur :
PU-YI

Genre :
Biographie, HISTOIRE, Politique

Maison d'Edition :
J’AI LU

Ainsi avons nous continué à dilapider la sueur et le sang du peuple pour maintenir notre existence de parasites.

Bien que je fusse abondamment pourvu de mère, je n’ai pourtant jamais connu l’amour maternel.

Le Palais de l’Harmonie Eternelle.

Pas plus que deux soleils dans le ciel, il ne peut y avoir deux souverains dans un Etat.

Votre serviteur se jette aux pieds de Votre Majesté pour lui présenter ses respects.

Si telle est la situation, force est bien d’accepter ce fardeau, le cœur lourd.

L’empereur était obligé de lire tous les jours une page des « instruction sacrées » de ses aïeux. J’avais alors une prédilection pour les « Rescrits Cinabres, les Edits et les Décrets » de l’Empereur Yung Dcheng (1678-1733). Le cynisme avec lequel la nature humaine y était jugée fit sur moi une profonde impression. Yung Dcheng avait suivi l’exemple de son père Kang-Hsi (16654-1722) : celui-ci en effet mettait tout particulièrement l’accent sur le peu de crédit qu’on pouvait accorder aux eunuques. Voici l’une de ses maximes : «Si on étudie l’histoire, on ne trouve que très peu d’eunuques véritablement loyaux. Pour le souverain, la prudence est le premier commandement. Le moindre danger doit être étouffé dans l’œuf. »

Mon attitude avait tellement décontenancé mon père qu’il ne savait même plus s’il devait s’asseoir ou s’il était préférable qu’il reste debout. Il finit par tourner en rond d’un pas agité, et à se gratter la tête tantôt par-devant, tantôt par derrière.

« Les meilleurs arguments d’un savant deviennent caducs devant un soldat »

Des centaines de familles dotées d’un faible système nerveux

Il parlait et marchait avec une réserve circonspecte

Tout se trouve dans la volonté du ciel. Mais c’est à l’homme qu’il revient de préparer le terrain. On ne peut rien faire sans la puissance militaire. Seuls peuvent espérer le soutient de l’étranger ceux qui s’appuient sur une armée.

Pour être franc, je ne comprenais rien aux choses de l’amour ; alors que, dans les autres familles, les époux vivaient sur un pied d’égalité, pour moi, les rapports entre homme et femme restait des rapports de souverain à sujet : l’épouse et la concubine devaient servir de jouets au souverain.

Votre Majesté se laisse entraîner à des actes irréfléchis, dans cette situation confuse, il y a fort à craindre que cela ne provoque plus tard de très graves complications.

Je ne me sentis aucune raison de faire chorus à cette allégresse générale.

Confucius n’avait-il pas dit, en son temps, qu’un homme doué d’un noble caractère devait rester totalement étranger aux partis ?

Le pouvoir, c’est le droit, le vainqueur devient roi, le vaincu, bandit.

Pour faire soi-même des progrès, il faut savoir tirer une leçon des qualités de son prochain.

Tu n’arriveras pas à rejeter ta part de responsabilité ; mais tu n’auras pas d’avantage à porter le poids de ce dont tu n’es pas responsable.

Hors de lui, il écumait de rage.

La maladresse d’un seul homme se répercute sur toute l’équipe d’une manière préjudiciable.

Tu n’es qu’un déchet humain, tout juste bon à mendier.

J’avais déjà accordé une certaine confiance à la politique indulgente du gouvernement, mais une nouvelle vague de doutes l’étouffa sans rémission.

Ramper devant les forts et brimer les faibles, cela m’avait toujours paru naturel et normal.

Tu es encore sur ton piédestal et tu regardes les autres du haut de ta grandeur.

Même si tous ces enfants avaient vécu, ils n’auraient pu se promener qu’à l’intérieur d’une cage à oiseau, et n’espérer qu’un avenir vide, celui d’un être dépourvu de formation intellectuelle et professionnelle.

Il n’était peut-être pas nécessaire de réchauffer les cendres de cette histoire infâme.

Ils ne réussiraient pas à obtenir autour de la table de conférence ce qu’ils n’avaient pu enlever sur le champ de bataille.

Etre libérer signifiait pour les autres retrouver la liberté et la « lumière » ; mais moi, c’est en prison que j’avais découvert la lumière et trouvé la liberté de jeter les yeux sur le monde.

« Le commencement et la fin s’unissent en formant un cercle », a dit Tchang Dsé, un penseur chinois de l’école de Lao-tsé, aux environs de l’an 300 avant J.-C. « La fin marque aussi le commencement. »