LE RETOUR DES ANNÉES 1930

Dans les années 1930, la menace était le communisme, aujourd’hui c’est l’islam radical.

L’expansion de la navigation transatlantique, du courrier aérien, de la radio, de la production industrielle de masse et du cinéma hollywoodien a donné une impression d’accélération du temps et de rapprochement du monde. L’historien français, Pascal Blanchard, a écrit que les années 30, qui marquent « le début de la mondialisation », ont engendré les mêmes inquiétudes culturelles et économiques qui celles qui sont visibles aujourd’hui.

Désemparés par la crise de 1930, les gouvernements occidentaux ont réagi en essayant de protéger leurs économies avec des tarifs et des barrières, déclenchant une guerre commerciale internationale. De l’autre côté du monde, un pouvoir nationaliste asiatique avec des ambitions territoriales a ajouté aux préoccupations du moment.

Hier c’était l’impérialisme Japonais, aujourd’hui c’est l’hégémonie asiatique.

En 1932, un chancelier d’extrême droite arriva au pouvoir détruit la démocratie du pays. Le fascisme se répandit en Allemagne sur fond de vengeance, suite à l’humiliation de la Première Guerre mondiale. La Russie de Vladimir Poutine, affligée par le déclin de l’Union soviétique, serait-elle le visage moderne de cette Allemagne des années 1930 ?

… mais pas décisives

Ian Kershaw, un historien britannique connu pour ses travaux sur Adolphe Hitler et le nazisme, a admis que pendant ses recherches sur l’Europe, de la période 1914-1949, il a constaté quelques similitudes qui « font dresser les cheveux sur la tête, le cou et le dos ». Toutefois, il ne faudrait pas tomber trop vite dans l’amalgame. « Mais je ne pense pas que nous reviendrons à l’âge sombre des années 1930, parce qu’il y a de grandes différences et ces similitudes ne sont que superficielles », a-t-il insisté.

La principale différence est le rôle de l’Allemagne, qui est aujourd’hui le phare de la démocratie libérale, engagée dans la paix et un pivot de la force stabilisatrice que représente l’Union européenne. Selon ce spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, l’Europe d’aujourd’hui peut inquiéter, « en partie quand on regarde la Hongrie et la Pologne », mais elle n’a rien à voir avec les états autoritaires d’il y a 80 ans. « Il suffit de regarder l’équilibre entre les dépenses militaires et sociales de l’époque cette époque et celle de maintenant », a-t-il ajouté.

Pages : 1 2 3